Suite à des restrictions budgétaires, les Archives fédérales suisses ont considérablement réduits les services offerts aux usagers: trois jours d'ouverture par semaine, inscription et conseil aux usagers entre 10h et 12h seulement, commandes limitées à quatre documents. Un nouvel usager qui arriverait à 9h en salle de lecture pourrait ainsi attendre jusqu'à 15h pour pouvoir lire un premier document.
Le site de l'institution recommande aux chercheurs de s’être bien préparé, en faisant appel à l’espace virtuel d’orientation des AFS par exemple. Encore faudrait-il que les outils promis soient fonctionnels...
Quand on sait par ailleurs que l'institution s'engage à répondre aux demandes écrites dans un délai de dix semaines[1], on se dit que les chercheurs auraient bien des raisons de se plaindre.
Eh bien, c'est ce qu'ils ont fait! L'Hebdo de cette semaine nous apprend qu'une lettre ouverte[2] signée par 243 historiens et archivistes a été envoyée au directeur des AFS ainsi qu'à Pascal Couchepin, Conseiller fédéral en charge du Département fédéral de l'intérieur. Voir aussi la réaction (pdf, en allemand) de la Société suisse d'histoire. En revanche, la nouvelle n'est pas évoquée sur le site de l'Association des archivistes suisses.
Certains voient dans ces restrictions une tentative de faire obstacle aux recherches sur les thèmes sensibles de l'histoire suisse. On peut tout imaginer. Je préfère croire que l'éthique des archivistes ferait office de rempart à de telles velléités. Par contre, on peut supposer que le fait de reporter les baisses de crédits directement sur le service au public est une manière de mobiliser celui-ci pour faire pression sur les autorités. Si tel est le cas, on déplorera moins le but que la manière.