Sous la poussière

Archivage électronique sécurisé: état de l'art: c'est aujourd'hui seulement que je lis ce rapport sorti en juin, réalisé pour le compte de la Défense nationale, Direction centrale de la sécurité des systèmes d'information, avec la collaboration de la Direction des Archives de France.

En 69 pages, il aborde les aspects juridiques (aux niveaux français, européen et international), techniques, organisationnels et financiers de l'archivage électronique, et présente les différentes offres du marché en matière de logiciels et de tiers archiveurs.

A relever, le chapitre Eviter les confusions: c'est assurément un problème que l'on peut rencontrer souvent dans nos relations avec les producteurs; l'une des plus fréquentes est à mes yeux la confusion entre un système de GED (orienté vers la gestion quotidienne des documents) et un système d'archivage (visant à constituer un fonds sécurisé de documents électroniques intègres, authentiques, etc.).

Il n'y a pas de chapitre consacré à la préservation à long terme des données, mais des recommandations sont éparpillées ça et là.

En bref, un doc à garder sous la main.

L'association de réseautage Rezonance organisait la semaine dernière une soirée intitulée The death of paper: digital libraries & e-archiving^[1].

Entre une pub pour Oracle et des présentations du projet DILIGENT et de la Global Health Library de l'OMS, on a pu y entendre un exposé de Tim Smith, chef de projet informatique au CERN, sur le thème Digital Libraries and e-archiving at CERN – solutions and challenges for the scientific community. Intervention intéressante, même si trop courte^[2]; j'en ai retenu une petite phrase: à l'heure actuelle, le CERN ne garantit la conservation de ses documents électroniques que sur une échelle de dix ans (ce qui est déjà pas mal). Cette déclaration de l'institution où est né le WWW a de quoi ouvrir les yeux de ceux qui ne soucient pas encore de la pérennité de leur information numérique.

Petit compte rendu de la Semaine du Document Numérique 06 sur le blog i&dsuisse, auquel je me permettrai d'apporter une minuscule correction: la "forteresse inexpugnable CDSware", le logiciel développé par le CERN pour sa bibliothèque numérique, s'appelle désormais Invenio.

Intégrité, identité, authenticité... Vous vous y perdez? Vous ignorez la différence entre dynamic record, accession record et made record? Et d'ailleurs, vous aimeriez bien que quelqu'un vous dise une bonne fois pour toutes ce qu'on entend vraiment par record?

C'est à vous que s'adresse la Terminology Database désormais disponible sur le site d'InterPARES, le fameux programme canadien de recherche sur l'archivage électronique (merci à mon fidèle indic Mr X. pour l'info).

On en entendra peut-être parler à la conférence que donnera le 13 novembre à Genève Luciana Duranti, prof d'archivistique à l'Université de Colombie britannique et directrice d'InterPARES (voir tous les détails sur cet événement). Pour une fois, vous pourrez m'y croiser; c'est plus dans mes moyens que d'aller ici ou là