Sous la poussière

archives et technologies de l'information

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lundi 8 mai 2006

Calendriers de conservation et archives électroniques

A lire ce billet de Jill Hurst-Wahl, en rapport avec l'article de D-Lib Investing in Value: A Perspective on Digital Preservation, sur l'application des calendriers de conservation aux documents électroniques.

Quand il est question pour une institution d'investir de grands moyens humains, techniques et financiers pour veiller à la pérennité de ses informations numériques, il importe de savoir sélectionner ce qui mérite d'être préservé à long terme. Se pose alors la difficile question de l'évaluation: comment déterminer la valeur archivistique des documents et applications informatiques? Les expériences dans le domaine sont encore peu nombreuses.

Etant donné que j'ai eu l'occasion de m'y intéresser assez en profondeur, je prépare comme promis une série de billets sur la question.

Fusion RLG/OCLC: et les archives?

On a pu lire ici et que RLG allait fusionner avec OCLC. RLG, c'est l'organisation qui est notamment derrière ArchiveGrid (base encore gratuite jusqu'au 31 mai, en passant).

Quelle influence peut avoir cette fusion sur le monde des archives? A ma connaissance, les activités d'OCLC sont centrées sur la bibliothéconomie. Les recherches "musées" et "archives" (entre autres les activités autour d'EAD) de RLG vont-elles en pâtir? Le groupe affirme le contraire dans sa FAQ sur la fusion. A suivre.

samedi 6 mai 2006

Cosadoca, une nouvelle ressource pour la conservation

Inauguration cette semaine du site web du COSADOCA, Consortium de sauvetage du patrimoine documentaire en cas de catastrophe, qui réunit les Archives cantonales vaudoises, la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne et le Service information scientifique et bibliothèque de l'EPFL.

On y trouve des fiches pratiques, des références, des exemples de plans d'urgence ainsi qu'un annuaire de spécialistes de la conservation (pour l'instant succinct, mais gageons qu'il va s'étoffer).

vendredi 5 mai 2006

Archives anticipées

Je suis allé voir V for Vendetta cette semaine. Pas de critique du film ici[1], mais un clin d'oeil professionnel. Les archivistes cinéphiles retiendront sans doute une scène: alors qu'il cherche des informations sur le passé de "V", un inspecteur se rend aux impôts, les seules archives où l'on trouve toujours un document (je cite de mémoire); son interlocuteur (un records manager du futur?) lui tend une chemise en affirmant que toutes les archives électroniques ont disparus et qu'il ne subsite que des dossiers papier.

On appréciera la lucidité des frères Wachowski quant à l'état actuel de la préservation des documents numériques...

Notes

[1] Je me permets cette seule remarque: enrôler John Hurt comme "grand chancelier" totalitaire est un joli clin d'oeil à 1984 (voyez d'ailleurs l'affiche de ce film-là).

Baisse des services aux Archives fédérales: pétition des chercheurs

Suite à des restrictions budgétaires, les Archives fédérales suisses ont considérablement réduits les services offerts aux usagers: trois jours d'ouverture par semaine, inscription et conseil aux usagers entre 10h et 12h seulement, commandes limitées à quatre documents. Un nouvel usager qui arriverait à 9h en salle de lecture pourrait ainsi attendre jusqu'à 15h pour pouvoir lire un premier document.

Le site de l'institution recommande aux chercheurs de s’être bien préparé, en faisant appel à l’espace virtuel d’orientation des AFS par exemple. Encore faudrait-il que les outils promis soient fonctionnels...

Quand on sait par ailleurs que l'institution s'engage à répondre aux demandes écrites dans un délai de dix semaines[1], on se dit que les chercheurs auraient bien des raisons de se plaindre.

Eh bien, c'est ce qu'ils ont fait! L'Hebdo de cette semaine nous apprend qu'une lettre ouverte[2] signée par 243 historiens et archivistes a été envoyée au directeur des AFS ainsi qu'à Pascal Couchepin, Conseiller fédéral en charge du Département fédéral de l'intérieur. Voir aussi la réaction (pdf, en allemand) de la Société suisse d'histoire. En revanche, la nouvelle n'est pas évoquée sur le site de l'Association des archivistes suisses.

Certains voient dans ces restrictions une tentative de faire obstacle aux recherches sur les thèmes sensibles de l'histoire suisse. On peut tout imaginer. Je préfère croire que l'éthique des archivistes ferait office de rempart à de telles velléités. Par contre, on peut supposer que le fait de reporter les baisses de crédits directement sur le service au public est une manière de mobiliser celui-ci pour faire pression sur les autorités. Si tel est le cas, on déplorera moins le but que la manière.

Notes

[1] Là, je suis sidéré. Quel service de référence de bibliothèque oserait annoncer ça à ses usagers?

[2] Si quelqu'un a connaissance d'une version en ligne de cette lettre, merci de laisser le lien en commentaire.